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Noce qui permet de se plonger sur les acvités portuaires de Dunkerque en 1900
Aperçu historique
Dominaon des Comtes de Flandre
Dominaon des maisons de Bourgogne et d’Autriche
Dominaon Espagnole
Dominaon Française
LE PORT
Descripon du Port : la Rade
Les passes et Balisage
Le Chenal et l’Avant-Port
Les Ecluses
Les Bassins
Les Bassins de Batellerie
Les Engins de Radoub
L’Oullage du Port
Les Services Administrafs
Les Entrepôts
Oullage Privé
Les Chaners
LE COMMERCE
Importaon
Exportaon
Eecf des Bâments marchands aaché au port de Dunkerque
INDUSTRIE
Circonscripon Consulaire de Dunkerque
annexes : tableaux
et des annexes rajoutées en n de la noce originale par nos soins,
APERÇU HISTORIQUE
La Ville de Dunkerque eut pour berceau une aggloméraon de pêcheurs d'origine celque
(Morins) qui installèrent leurs hues au milieu des dunes, au bord de la mer ; ce hameau fut d’abord
appelé S‘-Gilles ; ce n’est que beaucoup plus tard, vers le milieu du VIIe Siècle qu’il prit le nom de
Dunkerque, ré du voisinage d'une chapelle (Dune Kercke), fondée près de par St-Eloi lorsqu’il vint
évangéliser les Gaules.
Le pays était couvert de marais dont le dessèchement fut tenté sous l’Administraon
Romaine, à laquelle les populaons ne s'étaient soumises qu’après trois ans de lues ; quatre
grandes voies de circulaon aboussant à une forteresse (Castellum Morinorum) furent tracées à la
même époque et l'on en retrouve encore des vesges.
Dominaon des Comtes de Flandre
Au début duSiècle, les Francs envahirent la région, et Clotaire II instua pour soumere
ces populaons barbares de grands ociers appelés foresers qui, pendant 200 ans, gouvernèrent
les Flandres comme mandataires du Roi de France.
Baudouin III le 4e comte de Flandre, munit Dunkerque de sa première muraille (906) et un de
ses successeurs, Philippe d’Alsace, lui donna sa première constuon communale et lui accorda le
droit de tonlieu ; il eut en outre recours à l'habileté de ses habitants pour la construcon et
l'équipement d’une pare de la oe qui devait porter ses troupes en Terre Sainte.
En 1232, Dunkerque fut cédée à Godefroy de Condé, évêque de Cambrai, qui la dola d’un
hôtel échevinal et t construire de chaque côté du chenal des digues en fascinage.
En 1268, elle revint au comte de Flandre Guy de Dampierre qui lui accorda une charte très libérale,
puis, à la suite de troubles qui ravagèrent les Flandres, elle fut en 1320, érigée en seigneurie
parculière au prot de Robert de Cassel, ls du comte Robert de Béthune.
L’enceinte forée fut restaurée et munie d'un fossé plein d’eau, et un château-fort érigé à
l’angle Sud-Est, à l’emplacement actuellement occupé par l’hospice. C’est sous ce prince que fut
instué le Magistral, sorte de conseil communal et judiciaire qui subsista jusqu’à la Révoluon. C’est
de celle époque également que datent les premières armoiries de la Ville, Ecu coupé de Flandre et
de Bar, en souvenir de Yolande de Bourgogne comtesse de Bar, mère de Robert.
Au début de la guerre de Cent ans, Dunkerque servit de port de ravitaillement aux Anglais
(1347) auxquels les Flamands révoltés avaient prêté leur concours.
Après la mort du comte de Flandre Louis 1er de Nevers ou de Crécy, son ls, Louis II, de Male,
soumit ses sujets grâce à l’aide que lui prêta le roi de France Charles VI qui les bat à Roosebecke.
En 1382, Dunkerque essaya du résister au débarquement des Anglais qui s’en emparèrent mais se
virent quelques mois plus tard obligés de capituler après un siège de quelques jours et de rendre la
place à Charles VI.
Dominaon des Maisons de Bourgogne et d'Autriche
En 1384, la Flandre passa sous la dominaon de la Maison de Bourgogne par suite du mariage
de Marguerite de Flandre, lle et seule hérière de Louis de Male, avec Philippe le Hardi.
En 1403, Robert de Bar qui avait succédé à sa mère Yolande comme seigneur de Dunkerque obnt
du comte l’autorisaon d’entourer la Ville d’une nouvelle muraille anquée de 28 tours et munie
d’un fossé ou « cune ».
Sous Philippe le Bon les Anglais pillèrent de nouveau Dunkerque, mais vers la n de son règne
la ville se releva, et c’est de cee époque que datent l’église Saint-Eloi (1440) et l’hôpital Saint-Julien
(1452).
En 1487, Fraois de Bourbon qui disputait le comté de Flandre à Maximilien d’Autriche,
époux de Marguerite de Bourgogne, vint mere le siège devant Dunkerque, mais dut se rerer à la
suite d’une munerie de son armée.
Dominaon Espagnole
Pendant son règne, Charles-Quint vint plusieurs fois à Dunkerque et y t construire un phare,
des quais, des forcaons, restaura les jetées et favorisa de tout son pouvoir le commerce.
Sous son successeur Philippe II, Dunkerque traversa une des périodes les plus troublées de
son existence ; en 1558, une armée française, sous les ordres du Maréchal de Thermes s’empara de
la ville après quelques heures de bombardement et la saccagea de fond en comble ; quelques mois
plus tard, le comte d’Egmont, à la tête d’une armée espagnole la reprit aux Français après avoir taillé
en pièces leurs troupes à Gravelines.
La Ville s'était soumise au duc d’Anjou, frère d’Henri III, qui avait été reconnu comte de
Flandre lorsque le duc de Parme, gouverneur des Pays-Bas, s’en empara en 1583, après seize jours
de siège et dix heures de bombardement.
Le port et les forcaons furent immédiatement restaurés, la course encouragée, les prises
de Michel et Jean Jacobsen, Mathieu Rombout, des frères Colaert, etc., etc., enrichirent bientôt la
ville.
La lle de Philippe II, Isabelle, qui avait hérité du comté de Flandre, épousa le prince Albert,
archiduc d’Autriche, et la trêve d’Anvers (1609) amena une reprise très marquée du commerce ; la
populaon augmenta à un tel point qu’il fallut créer le quarer de la Basse-Ville.
En 1621, les hoslités recommencèrent, et bientôt une armée française de 15.000 hommes
sous les ordres du duc d’Enghien, plus tard prince de Condé, appuyée par une oe franco-
hollandaise commandée par l’amiral Tromp, vint mere le siège devant la ville qui dut capituler le
11 Octobre 1646, après 22 jours de siège.
Six ans plus tard (1652), les Français durent la rendre aux Espagnols.
Mais bientôt une armée franco-anglaise de 30.000 hommes commandés par le Maréchal de
Turenne vint le 26 Mai 1658, invesr la place qu'une oe anglaise bloquait du côté de la mer.
Malgré l'inondaon du pays et les courageux eorts du gouverneur espagnol, le Marquis de Leyde,
Dunkerque capitula le 25 Juin, après une résistance héroïque, et la route de l’armée de Condé qui
avait tenté de la secourir (Bataille des Dunes, 14 Juin 1658).
En vertu de la convenon de Westminster, la ville fut immédiatement remise aux Anglais et
passa ainsi en une journée sous la dominaon des trois plus grandes puissances de l’Europe.
Les Anglais s'empressèrent de la forer et les travaux n’étaient pas encore achevés quand Louis
XIV traita en sous-main le rachat de la ville ; moyennant une indemnité de cinq millions délivres, la
convenon du 27 Octobre 1662 la rendit à la France, qu’elle n’a plus quiée, depuis.
Dominaon Française
Le roi y envoya immédiatement le Maréchal de Vauban pour la mere en étal de défense et
vint, à plusieurs reprises, s’assurer que ses instrucons étaient bien suivies.
Des amélioraons considérables furent apportées au port et aux forcaons ; une enceinte
basonnée avec citadelle fut construite, six forts furent édiés du côté de la mer, les jetées furent
prolongées, un bassin à ot, des chaners de construcon, des bureaux et magasins pour les divers
services de la Marine furent créés ; tout le pays situé entre les canaux de Bourbourg et de Furnes fut
transformé en un camp retranché protégée hauteur des forts Louis et Français par un épaulement
en terre et un fossé (Bernard Sliet).
La Chambre de Commerce fut instuée et la franchise complète accordée au port.
Les Dunkerquois surent reconnaître ce que leur nouveau Souverain avait fait pour leur ville
et, en quelques années, de 1670 à 1740, leurs corsaires ramenèrent dans le port pour plus de 10
millions de prises, après s’être emparé ou avoir détruit plus de 700 bâments ennemis dont une
quarantaine de vaisseaux de guerre.
C’est à cee époque que se disnguèrent les Dewulf, Charles Keyser, et le plus célèbre d'entre
eux tous, Jean Bart qui, en récompense de ses exploits, fut successivement nommé par le roi,
lieutenant de vaisseau (1679), capitaine de frégate (1686), capitaine de vaisseau (1695), chef
d’escadre (1697), et reçut enn des leres de noblesse.
Les nombreux succès des marins dunkerquois arèrent bientôt contre leur ville natale les
représailles de l’ennemi. Un premier essai de bombardement fut tenté sans succès le 20 Septembre
1694 par une oe anglo-hollandaise. Le 11 Août suivant, une nouvelle oe anglaise vint
bombarder le port, mais fut obligée de se rerer en présence de la résistance opposée par les forts
de la côte.
A la signature du traité d'Utrecht (17-13), Louis XIV fut obligé de sacrier Dunkerque dont les
forcaons furent rasées et le port fermé (6 Juin 1711), par un batardeau de 200 mètres de largeur.
C’était la ruine.
La nécessité d’assurer l'écoulement des eaux du pays servit de prétexte à la construcon d’un
canal aboussant à la mer dans le voisinage de Mardyck qui, lors de son inauguraon (6 février
1715), livra passage à une frégate de 34 canons.
Ces ouvrages arèrent immédiatement l’aenon de l'Angleterre et, après la mort de Louis
XIV, le régent Philippe d’Orléans fut obligé de consenr à leur destrucon.
Au début du règne de Louis XV, tout espoir de relèvement semblait perdu, et l’exode de la
populaon commençait à se faire cruellement senr lorsque, le 31 Décembre 1720, une violente
tempête rompit le batardeau du chenal. Les habitants s’empressèrent d’aider la nature et, quelques
mois plus tard, le port devint accessible aux barques de pêche.
Des amélioraons successives y furent apportées, et, en 1744, une armée de 10.000 hommes
s’y embarqua pour tenter de rétablir en Angleterre le descendant des Stuart, Charles-Edouard, mais
l'expédion échoua.
Les marins de Dunkerque protèrent immédiatement de la situaon pour soutenir leur
réputaon et de nombreux corsaires, parmi lesquels Cornil Bart, ls du célèbre chef d’escadre, se
disnguèrent.
Le traité d'Aix-la-Chapelle (1748) vint de nouveau réduire à néant les eorts faits pour relever
Dunkerque et imposer la démolion de tous les ouvrages défensifs du côté de la mer.
Le port, dont le chenal avait été respecté, commençait à reprendre en pare son animaon,
lorsque la guerre éclata de nouveau (1756). Pierre et Benjamin Bart, qui périrent en combaant
contre les Anglais, mainnrent la réputaon de leur oncle, mais le traité de Paris (1763) prescrivit,
pour la quatrième fois en moins d’un demi-siècle, la ruine du port et la démolion, sous la
surveillance de commissaires anglais, de tous les forts du côté de la mer.
Malgré toutes ces infortunes, à la mort du roi (1771) le port se trouvait dans une situaon
relavement prospère. Louis XVI mulplia au début de son règne toutes les mesures qui pouvaient
lui venir en aide ainsi qu’à la Ville : Primes à la grande pêche, défrichement des dunes, cession à la
ville de tous les terrains compris dans l'enceinte forée, lorsque la guerre de l'indépendance des
Etats-Unis vint interrompre cet élan commercial et faire reprendre les armements en course. Van
Stabel, l’Hermie, Royer se disnguèrent comme auxiliaires de la Marine royale et le traité de
Versailles (1783) annula l'arcle du traité d'Utrecht relaf à Dunkerque.
Une nouvelle ère de prospérité commerciale s’ouvrit et le rétablissement des franchises du
port en t bientôt un entrepôt de premier ordre. L’industrie s'y développa également ; la Chambre
de Commerce, dissoute, comme toutes celles de France, par décret de la Convenon, fut remplacée
par un Conseil d’Agriculture et de Commerce ; un Tribunal de Commerce fut instué.
Mais bientôt la guerre reprit, la Patrie fut déclarée en danger par l'Assemblée législave qui dut faire
place à la Convenon. Après la mort de Louis XVI et la proclamaon de la République, Dunkerque
devint « Dune libre ».
L’Europe se ligua contre la France, et en Avril 1793, une escadre anglaise vint sommer la ville
de capituler ; elle se rera en présence d’un refus énergique, mais à la n d’Août, une armée de
30.000 hommes commandée par le duc d’Yorck et soutenue par deux corps de 15.000 combaants
chacun postés à Ostcappel et à Menin, vint mere le siège devant la place.
Le 21, les écluses sont ouvertes pour inonder le pays ; la garnison, composée de 3.000 hommes,
dont 2.000 gardes naonaux, se prépare à résister de son mieux à l’aaque et repousse le 25 un
assaut de l’ennemi.
Le 8 Septembre, le général Houchard arrive au secours de Dunkerque et après une série
d’opéraons heureuses à Herzeele, Bambecque, Rexpoëde, culbute à Hondschoote le corps du
Maréchal Freytag qui couvrait le siège.
Le duc d’Yorck, menacé d'être pris à revers, se rere précipitamment en abandonnant un
matériel considérable et, sur le rapport du Comité de Salut Public, la Convenon décrète que «
Dunkerque a bien mérité de la Patrie ».
A dater de celle époque, la ville ne prit plus qu’une part tout à fait indirecte aux opéraons
de guerre.
Quelques chaloupes y furent armées lors des préparafs de l’expédion projetée par
Bonaparte contre l’Angleterre. Pendant toute la durée de l’Empire, les corsaires dunkerquois rent
une guerre acharnée aux bâments des naons ennemies, et se disnguèrent par le nombre el
l'importance des prises qu'ils leur enlevèrent.
La Restauraon marque la n de l’histoire militaire de Dunkerque.
Pendant la guerre franco-allemande, son rôle se borna à servir de point de ravitaillement à
l’armée du Nord, puis, lors de l’armisce, à la ville de Paris ; en février et mars 1871, on y embarqua,
à bord de transports mouillés sur rade, 20.000 hommes de troupes et 300 voitures d’arllerie ou de
munions, desnés à former le noyau de la première armée de Versailles.
Aussitôt la paix signée, la populaon dunkerquoise se remit au travail avec une conance et
une ardeur sans égales ; le gouvernement de la République comprit l’intérêt qu’il y avait pour la
France à créer sur la mer du Nord un grand entrepôt commercial et marime capable de sure au
trac de cee riche et industrielle région et, sur les instances réitérées de la Chambre de Commerce,
il accorda à Dunkerque des subsides importants pour le développement et l’agrandissement de son
port. Les résultats obtenus à ce jour jusent amplement les sacrices consens, puisqu’en un quart
de siècle le mouvement a presque triplé (1.097.261 tonnes de marchandises en 1873 et 2.998.904
on 1898).
Il était intéressant, avant de passer en revue, dans le chapitre qui va suivre, les ouvrages qui
ont fait de Dunkerque un des plus beaux ports du monde, de parcourir rapidement l’histoire de cee
cité qui, après avoir traversé des périodes si criques, avoir subi tant de sièges, de bombardements,
d'aaques par terre et par mer, qui, enn, après avoir servi à trois reprises de rançon pour que la
France épuisée et contrainte put obtenir la paix, n’a jamais perdu courage, et est toujours parvenue,
à force de ténacité et de travail, à se relever de ses ruines.
La descripon détaillée de l'étal actuel de Dunkerque, ainsi que les exposés concernant le
mouvement, de son port, son commerce et son industrie, que l'on trouvera ci-après, prouvent que
ses négociants ont déplo une énergie aussi grande dans les lues paciques qu’ils ont eu à
soutenir pour le développement de sa puissance commerciale que ses marins avaient montré
d'intrépidité cl s’étalent acquis de gloire lorsqu’ils avaient été appelés à défendre leur Patrie.
LE PORT
De tous les ouvrages établis antérieurement au XVIIIe siècle, aucun n’existe plus aujourd’hui.
Tous ceux de quelque importance marime ou militaire avaient été détruits ou rendus inulisables
à la suite des traités d'Utrecht, de la Haye et d’Aix-la-Chapelle, et les quelques bâments qui
restaient de cee époque (Magasin général et magasins aux approvisionnements de la Marine de
guerre) furent rasés récemment pour augmenter la surface des quais.
La clause du traité d’Utrecht, si funeste à Dunkerque, n’ayant pas été maintenue dans celui
de Versailles (1783), la restauraon du bassin de la Marine, des quais de rive gauche du port (Quai
de la Citadelle), et le rétablissement d’une pare des estacades furent entrepris, mais les travaux ne
furent pas menés avec grande acvité et, en 1821, l’état du port était encore des plus précaire ; c’est
à peine si une somme de six millions de francs y avait été aectée en 50 ans.
Une loi du 3 Juin 1821 prescrivit rétablissement d’un bassin et d’une écluse de chasses sur
remplacement actuellement occupé par les darses Nos 3 et 4 des bassins de Freycinet, de 536 mètres
de quais en pierre (Quai des Hollandais), de chaners de construcon sur la rive droite du port
d’échouage, et d’estacades à claire-voie à l’ouest du chenal ; 3.821.120 francs furent consacrés à ces
travaux.
L’édicaon du grand phare qui dura de 1838 à 1846 absorba 212.586 francs.
Une nouvelle loi du 16 Juillet 1845 aecta 8 millions à la transformaon en bassin à ot
(Bassin du Commerce) de l’ancien port d’échouage, et à un approfondissement général d’un mètre
de l’Avant-Port et des bassins.
Le développement pris par le port de Dunkerque depuis la mise en service (1848) du chemin
de fer (197.298 tonneaux en 1844 et 745.736 en 1861) rendit nécessaires de nouvelles
amélioraons, et un décret du 14 Juillet 1861 aecta quinze millions à l’exécuon des travaux
suivants :
Construcon d’un nouveau bassin à ot, dit de l’Ouest, sur l’emplacement des
forcaons de l'ancienne citadelle, relié à l’Avant-Port par une écluse à sas de 21 mètres de largeur
et 123 de longueur, et au Bassin de la Marine par un pertuis de 21 mètres de largeur.
2° Elargissement de l’Avant-Port aux abords de la nouvelle écluse.
Reconstrucon du pont de l'Arrière-Port et achèvement des quais du Bassin du Commerce.
Construcon de deux cales de radoub, l’une au fond du nouveau bassin, l’autre entre le
Bassin des Chasses et l’Avant-Port, installée de façon à pouvoir servir de sore aux navires construits
dans les chaners établis sur les rives de ce bassin.
5° Déplacement des forcaons et aménagement de leurs fossés en réservoirs de chasses.
Pour hâter l'achèvement de ces travaux, la Municipalité et la Chambre de Commerce
obnrent du Gouvernement l'autorisaon de percevoir un droit de tonnage sur tous les navires
entrant au port, et purent ainsi avancer à l'Etat une somme de 12 millions (loi du 20 Mai 1868).
En 1875, aucun des ouvrages marimes compris dans ce programme n'était encore, achevé, et la
totalité des crédits avait été absorbée, en grande pare par les travaux de défense. Le mouvement
du port s’était, en outre, accru dans de telles proporons qu'il était évident que les extensions
prévues seraient absolument insusantes et qu’il devenait indispensable de songer à en augmenter
l’importance.
Sur les instances pressantes de la Ville et de la Chambre de Commerce, et grâce aux eorts
persévérants de M. J.-B. Trystram, alors Député et Président de la Chambre de Commerce,
aujourd’hui Sénateur du Nord et père du Président actuel de la Chambre, M. de Freycinet, Ministre
des Travaux Publics, vint se rendre compte par lui-même, en 1878, de la situaon. Après cee visite,
il déclarait aux Chambres que la queson du port de Dunkerque intéressait la naon tout enère et
obtenait le vote (31 Juillet 1879) d’une loi xant à 50 millions le montant des dépenses nécessaires,
et déclarant d'ulité publique les travaux prévus pour son extension ; la Ville et la Chambre de
Commerce s’engageaient solidairement à parciper jusqu’à concurrence de 15 % dans la dépense
au moyen des ressources provenant de la percepon d’un nouveau droit de tonnage. En témoignage
de reconnaissance, elles demandèrent et obnrent de donner le nom de de Freycinet aux nouveaux
bassins.
Le projet comportait le prolongement du bassin de l’Ouest qui est devenu la Darse N° 1, la
créaon des Darses Nos 2, 3 et 4 et des Cales de radoub N°* 2 et 4 ; enn la construcon, à l'Est du
port, d’un Bassin à ot à écluse simple et d’un Arrière-Bassin desné aux navires désarmés ; le Canal
de l’Île Jeanty devait en outre être creusé pour relier les Darses nos 1 et 2 au réseau des voies
navigables de l’intérieur.
On reconnut bientôt que l’Ecluse de l'Ouest ne surait pas aux besoins toujours croissants
de la navigaon, et une décision ministérielle du 9 Août 1887 autorisa la construcon d’une nouvelle
écluse qui reçut à son inauguraon le nom d’Ecluse Trystram, juste consécraon du dévouement
constant de notre honorable concitoyen ; les 7.500.000 francs nécessaires à cet ouvrage furent
prélevés sur le crédit de 50 millions de 1879, et l’exécuon des bassins de l’Est ajournée.
Depuis longtemps, la Chambre de Commerce se préoccupait de mere le chenal du port,
large à peine de 70 mètres, en rapport avec les dimensions des navires qui le fréquentaient ; sur ses
instances, un décret fut rendu le 26 Août !890 approuvant les travaux d’élargissement et la
reconstrucon de la jetée de l'Est. Sur le coût de ces travaux, esmés à 4.900.000 francs, la Chambre
de Commerce fut autorisée à parciper pour 4.500.000 francs.
Enn, une décision ministérielle du 23 Novembre 1898 approuva la créaon, à l’Est de
l’Avant-Port, de chaners de construcon navale dont les travaux sont actuellement en cours
d’exécuon.